L’organisation de Studio + à travers la série T.A.N.K.

T.A.N.K.

Réalisation : Samuel Bodin

Casting : Alban Lenoir, Zita Hanrot, Sophie-Charlotte Husson, Renaud Rutten…

Le plan d’Alexandre Braun était simple : s’évader de prison, récupérer le butin de son dernier braquage, et disparaître. Avec près de 500 kilomètres à parcourir et tous les flics de la région aux trousses, mieux vaut trouver une bonne voiture. Lorsqu’il tombe sur une puissante Mercury, la tentation est trop forte. Il s’en empare. Ce qu’il ignore encore, c’est que la voiture appartient à un gang de trafiquants… et qu’elle est chargée à ras bord de cocaïne…

 

Studio+ a immédiatement été séduit par ce projet, récompensé du prix de la meilleure websérie et de la meilleure réalisation tous formats confondus à la dernière édition du Festival de la Rochelle. Dressant le parcours chaotique de la dernière cavale d’un truand, le projet était déjà fortement avancé lorsque les équipes de Studio+ l’ont reçu, avec des arches narratives précises. Ce qui explique notamment que la série T.A.N.K. a pu rentrer en tournage très rapidement avec un budget d’un million d’euros.

Un accompagnement très fort

Studio + intervient énormément à toutes les étapes de développement d’un projet. Tout d’abord, ils sont très présents durant la phase d’écriture, considérée par Gilles Gallud et Catou Lairet comme l’étape la plus importante. Les deux directeurs lisent d’ailleurs tous les scénarii, aidés de deux autres personnes, pour avoir un avis collégial. L’accompagnement des auteurs, une fois un projet sélectionné, se traduit par de nombreuses réunions, pour être sûr que ceux-ci aient bien compris la structure narrative imposée aux épisodes. L’équipe de Studio + discute également étroitement avec les auteurs quant au déroulé de l’intrigue. Par la suite, le studio intervient à toutes les étapes de la phase de préparation (casting, repérages…), de tournage s’ils produisent eux-même, et de post-production (montage, étalonnage, mixage…). Au-delà de ces vingt-cinq séries produites ou coproduites, le studio a également une personne dédiée pour l’acquisition de séries courtes.

La question d’Effeuillage : Les séries produites le sont plutôt dans une organisation proche du cinéma, sans showrunner. Pourtant, vous vous lancez dans certaines saisons 2. Comment s’organise ainsi ce travail sur le long terme ?

Gilles Gallud : En l’occurrence, pour nos projets, le showrunner est soit le réalisateur soit le producteur. Il n’y a pas de religion en la matière car il n’y a pas encore d’industrie pour le 10 x 10 minutes. On ne recourt pas à des réalisateurs et des auteurs différents pour chaque épisode. On a donc pas cette nécessité d’un showrunner pour assurer la qualité et une homogénéité, comme c’est le cas sur des séries dans un format plus long, avec des tournages qui peuvent durer quatre-vingt voire cent jours. Nous, nous sommes sur des durées beaucoup plus courtes, avec une même équipe pour la totalité d’une saison.

Notre obsession n’est pas non plus de faire des séries à saisons. D’abord, parce qu’il est rare que des saisons 2 soient très bonnes, encore moins des saisons 3. Il est également rare que des concepts soit suffisamment forts pour être déclinés sur plusieurs saisons, en particulier dans ce format de 10 x 10 minutes. Ensuite, nous avons envie de faire le plus de séries possibles, avec le plus de variétés possibles et avec le plus de localisations, auteurs et réalisateurs possibles. Néanmoins, T.A.N.K., on a adoré donc il était logique de faire une saison 2, parce que le personnage principal nous a tellement plu qu’il mérite de nous emmener ailleurs.

Catou Lairet : En effet, pour cette série, cela s’imposait. Dès que nous avons vu les premiers rushs, et l’histoire se construire, la saison 2 était évidente. Après, il y a des séries qui s’imposent d’elles-mêmes dès le démarrage pour évoluer sur plusieurs saisons. Du fait de notre format, même si on se lance dans plusieurs saisons, on reste sur de l’écriture rapide. On ne s’impose pas du tout un rythme effréné pour faire des saisons supplémentaires, mais si le projet s’y prête, qu’il y a un attachement aux personnages, on aura forcément envie de continuer. Cependant, nous avons envie d’avoir plein de petits « bonbons » différents qu’on savoure en 10 x 10 minutes et qu’on picore selon nos envies.

Studio + à la Fête du court métrage 2016

Une forme d’écriture ambitieuse à vocation internationale
Christophe Brangé & Nicolas Guyonnet Etudiants Médias & Management 2016-2017