Les Effeuilleurs ont participé, dans le cadre de leur Master Médias & Management, au Fablab organisé par la Chaire du Celsa et la Fabrique des Formats.
Valérie Patrin-Leclère, responsable du département Médias et du pôle Innover et entreprendre de la Chaire CELSA, vous raconte le dispositif.
Le CELSA, activateur de formats audiovisuels et numériques
La Chaire CELSA a lancé en septembre 2016 le premier Fablab universitaire dédié à l’accompagnement de jeunes talents dans la création de formats audiovisuels et numériques. Ce Fablab, piloté en partenariat avec La Fabrique des formats et financé avec le soutien de la Satt Lutech, héberge désormais ses premières créations.
Enseigner au CELSA, y côtoyer des étudiants et y encadrer des projets pédagogiques professionnels, c’est être amené à faire très souvent ce constat : nos étudiants formulent des idées créatives et stratégiques perspicaces et souvent très convaincantes mais qui restent la plupart du temps lettre morte car elles sont formulées dans le cadre d’un examen.
La pédagogie de notre grande école de communication, en particulier en Master Professionnel, repose sur des mises en situation aussi proches que possible de ce qui attendra nos diplômés dans la pratique de leur futur métier. Et souvent, motivés par l’émulation du travail d’équipe et la liberté que leur confère le fait de n’être pas encore engagés par un contrat de travail et de ne pas engager de vraies dépenses dans leurs projections, ils s’essaient à formuler des propositions particulièrement innovantes. Pas toutes réalistes et évidemment rarement abouties, mais prometteuses, crédibles, séduisantes. C’est dans ce creuset et avec cette ambition que le Fablab est né : donner aux étudiants du CELSA la chance de passer du « peut-être » au « pourquoi pas », du projet théorique au programme concret ; des programmes qu’il faut entendre ici au sens propre, car c’est de programmes audiovisuels et numériques qu’il est question dans ce Fablab.
Une semaine d’immersion pointue pour se mettre dans le bain
L’ensemble de ce dispositif d’acculturation, d’accompagnement et de maturation prend place sous l’égide de la Chaire CELSA, qui a pour mission de favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat dans la communication et les médias. Début septembre 2016, avant de commencer leurs cours à proprement parler, deux promotions d’étudiants (Master Médias et Management (vos Effeuilleurs!) d’une part, Master Médias Innovation et Création d’autre part) ont passé une semaine avec un aréopage de professionnels parmi les plus pointus sur ce secteur très spécifique des formats.
A l’issue de cette plongée initiale, ils se sont vu remettre un appel à projets pour exercer leur créativité : il s’agissait de transposer à la fois l’universalité et la concentration du sens et de la forme du Haïku dans l’univers des formats audiovisuels et numériques. L’objectif : se frotter à l’exercice du format court, accessible mais faussement aisé, pour poser les fondations d’un programme qui soit original, riche de sens mais aussi maîtrisable pour de futurs professionnels encore peu expérimentés.
30 janvier 2017, premier grand rendez-vous créatif du Fablab
Après une session de cours magistraux et d’ateliers, les porteurs de projets ont exposé leurs propositions devant un jury constitué de professionnels du secteur – Philippe Chazal (Fabrique des formats), Julien Aubert (Bigger than fiction), Anna Charrière (CNC), Céline Limorato (France Télévisions), Julien Poinot (Lagardère Studios), Virginie Lacoste (Arte Studio), Jean-Maxence Granier (Think-out) – d’universitaires spécialistes des médias et de la communication – Valérie Patrin-Leclère, Denis Ruellan, Karine Berthelot-Guiet (CELSA) – et de représentants de la Satt Lutech. 7 minutes, pas une de plus, pour défendre un projet médiatique conçu pour être proposé au public français puis vendu sur le marché mondial.
Les étudiants dont les projets ont été sélectionnés vont bénéficier d’un accompagnement individualisé et d’un accueil dans les locaux d’Arte Studio pour la maturation de leur concept de format court, à partir de février 2017. Ils pourront alors fabriquer un teaser vidéo afin de se présenter dans les meilleures conditions possibles au festival Futur en Seine où ils auront l’opportunité de défendre leur invention en juin 2017. Certains quitteront donc peut-être le CELSA avec, en plus d’un diplôme et d’une formation professionnelle, une start-up et un format à faire vivre sur le marché médiatique.
Par Valérie Patrin-Leclère
Quentin Serciat et Mathieu Renard, du Master 2 Médias Innovation et Création, pitchent leur format » La Minute de silence »
En rupture avec la tendance à l’accélération du paysage audiovisuel, des formats toujours plus courts avec des rythmes rapides et très montés, La Minute de silence est un format télévisuel pensé comme une pause, une rupture dans la programmation audiovisuelle. Plan séquence d’une minute, sans montage ni voix-off ou sur-titrage. Elle joue ainsi sur la temporalité : une longue minute méditative.
L’idée est donc de filmer des scènes de la vie, quotidiennes ou inattendues, et de s’intéresser, de minute en minute, à des lieux radicalement différents : intérieurs, extérieurs, peuplés ou déserts, urbains ou ruraux, zones de conflits etc. La Minute de silence donne à voir sans donner pour autant d’appareil critique : c’est un vrai silence médiatique.