Cross Video Nights #3 Transmedia : on y était
Vos Effeuilleurs étaient présents pour le troisième volet des Cross Video Nights qui réunissent une fois par mois des professionnels des médias et de l’audiovisuel pour parler nouveaux contenus et crossmédia. Ce soir là était dédié au transmédia et plusieurs projets ont été «pitchés» : du MEDIA desk France au bilan de «I love transmedia», en passant par le département des nouvelles écritures et du transmedia de France Télévisions et des projets plus concrets comme The Spiral et Insides Engrenages, c’est un état des lieux subjectif mais intéressant du transmedia en France qui nous a été proposé.
Nathalie Chesnel, directrice du MEDIA desk France, a ouvert le bal en présentant cette structure européenne d’aide à l’industrie audiovisuelle. Formation, développement, financement, distribution, promotion, et bien sûr nouvelles technologies et l’interactivité : le MEDIA desk subventionne sur tous les fronts. C’est donc tout naturellement qu’ils se sont associés au Cross Video Nights pour cette soirée dédiée au transmédia qui s’est organisée autour de trois pitchs :média, contenu et technique.
Concours I Love Transmedia : le bilan
En octobre 2012, le TIU Lab a organisé le concours I Love Transmedia au cours duquel des projets issus de différentes écoles, dont le CELSA, ont été présentés au public et aux professionnels. Un rendez-vous qui a mis à l’honneur l’innovation et la créativité et dont la vidéo-bilan a été montrée pour clore la soirée :
Pitch contenu : Peter de Maegd, The Spiral
Peter de Maegd présente un projet paneuropéen développé par Potemkino (Belgique) autour de la série The Spiral, diffusée en septembre 2012 sur 9 chaînes européennes dont ARTE. Première en son genre, cette intrigue artistico-policière en 5 épisodes s’est déroulée à la fois à la télévision, sur Internet, dans la rue et dans plusieurs pays d’Europe.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce du projet :
Malgré une intention transmédiatique, le récit télévisuel est resté indépendant des autres expériences médiatiques. Le projet manquant de clarté, ce qu’admet Peter de Maegd, seul 5% du public européen de la série a participé au jeu en ligne, avec des disparités importantes selon les pays.
Pitch technique : Marion Guériot, Inside Engrenages
Accompagnée du développeur Florent Bolo, Marion Guériot de faberNovel est revenue sur la websérie Inside Engrenages qui a accompagné la diffusion de la quatrième saison de Engrenages sur Canal+ à la rentrée 2012. La particularité d’un projet comme Inside Engrenages, c’est qu’il a la mission de séduire à la fois un public fan de la série pour les amener à prolonger l’expérience sur le net, et un public de digital natives étranger de la série pour accroître l’audience de celle-ci.
La bande-annonce du projet :
L’interface complexe développe à la fois une histoire linéaire découpée en différents médias (vidéos, audios, photos…) et une plateforme de jeu avec un système de points. Il y avait de nombreux enjeux techniques : il fallait pouvoir permettre une navigation fluide, développer des interactions sur les contenus et surtout être compatible avec les tablettes, une des consignes de Canal+. Le transmédia ne revient donc pas qu’à penser des contenus, c’est un ensemble de défis techniques qu’il faut aussi maîtriser.
Pitch média : Voyelle Acker, direction des nouvelles écritures et du transmédia de France Télévisions
Le service nouvelles écritures de France Télévisions est considéré comme une unité de programmes à part entière. Sa ligne éditoriale est avant tout guidée par la volonté d’offrir une nouvelle forme d’expérience utilisateur. Ici, pas de contrainte de formats ou de genre, on s’intéresse aussi bien aux documentaires qu’aux blogues ou aux applications.
Son activité se tourne principalement vers la production de projets innovants, d’une part pour les projets transmédia et d’autre part pour les projets uniquement online.
Le traitement d’un projet purement transmédia, c’est-à-dire qui s’articule à la fois autour des chaînes de télévision et des médias online est évidemment très différent d’un projet uniquement digital et va être plus complexe à mener puisqu’il demandera l’implication d’un grand nombre d’acteurs. Cela pose aussi la question de la bonne réception de ce type de projet par les chaînes de télévisions. Sont-ils bien accueillis et l’organisation interne de l’entreprise facilite-t-elle la naissance de ces projets ? Il serait intéressant de savoir quelles sont les rapports entre la cellule transmédia et le reste du groupe. Pour l’instant, et bien que le budget 2013 pour le développement des nouvelles écritures sur France Télévisions soit de quatre millions d’euros (une somme infime pour une production traditionnelle mais conséquent sur des projets online), on parle plutôt de laboratoire.
Les projets transmédias se multiplient et les principaux acteurs de l’audiovisuel semblent avoir compris les enjeux stratégiques autour des nouveaux contenus. Nous attendons cependant encore le projet qui fera sortir le transmédia du stade expérimental.