EFFEUILLAGE ET LE HACKING 2018 – LES MÉDIAS NUMÉRIQUES AU SEIN DE L’ÉCOSYSTÈME INDUSTRIEL DE L’INNOVATION

Le 16 mars 2018, la Mairie de Paris, en partenariat avec Paris and Co, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris, accueillait la 4e édition du Hacking de l’Hôtel de Ville. L’occasion pour les dirigeants de 1100 start-ups du monde entier de rencontrer notamment des investisseurs dans la capitale française. Effeuillage a assisté à cet événement, qui contribue à faire de Paris une vitrine mondiale de l’écosystème de l’innovation. Conférences, rencontres entre start-ups et investisseurs, espaces d’essai de produits high-tech : en route pour une visite guidée.

EFFEUILLAGE À LA DECOUVERTE DE L’ECOSYSTÈME DE L’INNOVATION

MeetUp organisé dans la Salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris

Lorsque nous arrivons à 9h00 à l’Hôtel de Ville, nous sommes surpris par le nombre massif de personnes présentes à l’événement. Parmi elles, plus de 1100 start-ups issues de tous types de secteurs dont les produits ou services portent une dimension innovante (environnement, alimentation, numérique, culture, médias, etc.), des investisseurs, des acteurs publics comme la Mairie de Paris, ainsi que 70 médias pour couvrir l’événement, dont Effeuillage.

Après avoir rappelé l’importance d’un tel événement, notamment sur le plan économique à l’échelle européenne et internationale, la maire de Paris Anne Hidalgo lance à 9h30 le StartUpMeetUp : tout au long de la journée, des start-ups, des experts, des institutions, ainsi que des grands groupes français comme Air France et Orange, se rencontrent dans la Salle des fêtes afin de rencontrer de futurs partenaires. A la manière d’un speed-dating, un gong retentit toutes les 15 minutes pour permettre aux différents acteurs de l’innovation de se rencontrer.

Un autre RDV est lancé à 10h00, dans la salle où se tient habituellement le Conseil de Paris : il s’agit des 50StartUpCouncil. Celles-ci doivent convaincre en 5 minutes une assemblée d’investisseurs afin de lever des fonds pour développer les solutions et produits qu’elles proposent. Rigueur, concision et clarté, sont les maîtres-mots de cet exercice.

Nous sommes étonnés de voir également à 15h30, à l’occasion du Reverse Business Pitch, des grands groupes se prêtant à l’exercice du pitch devant des start-ups, afin de les aider à concrétiser de véritables partenariats financiers et économiques. Qu’il s’agisse de banques d’affaire, de grands groupes industriels [1] ou bien d’organismes publics, les investisseurs sont sans cesse à la recherche de nouvelles solutions et de nouveaux produits à financer.

Pitch de start-ups dans la Salle du Conseil de la Mairie de Paris

Lisa Yacoub, fondatrice de la start-up MAD, spécialisée dans la collaboration entre des marques et des artistes issus de la musique, des arts et du design, témoigne de son expérience du Reverse Pitch : « J’ai assisté au ‘reverse pitch’ des grands groupes. Cela permet de découvrir toute leur partie « open innovation », et donc de trouver des besoins potentiels auxquels nous pouvons répondre » [2] .

LE NUMÉRIQUE AU CŒUR DES LOGIQUES ÉCONOMIQUES DES INDUSTRIES CRÉATIVES

Lorsque nous parcourons les différentes allées du Hacking, nous constatons que l’industrie numérique est très présente dans les différents événements de la journée : des robots, des simulateurs, des casques de réalité virtuelle, des fauteuils vibrants, des manettes, des télescopes 360°… tant d’objets nous rappelant que l’innovation joue un rôle majeur dans tous les secteurs économiques et qu’elle permet le développement et la croissance pour les startups.

Pour comprendre l’ampleur de cette expansion du numérique dans les industries innovantes, nous avons testé dans le DemoSpace & Xperiment Show plusieurs produits. Parmi eux, nous avons expérimenté le voyage immersif à travers le temps, grâce au télescope 360° proposé par Timescope. Cette start-up propose des télescopes à réalité augmentée dans des espaces publics, afin d’immerger le public dans une reconstitution historique du lieu. Par exemple, nous avons pu nous plonger au cœur du quartier de l’Hôtel de Ville de Paris au XVIIIe siècle. Ce dispositif, qui est pour le moment installé dans quelques villes, pourrait aussi être déployé dans de nombreux lieux culturels d’ici la fin de l’année.

Autre expérience, cette fois-ci purement sensorielle : la start-up Aurasens a travaillé sur un fauteuil qui vibre en fonction des sons émis dans les écouteurs. Plusieurs ambiances sont ainsi restituées : écoulement de l’eau, concert philharmonique, marche dans la forêt… tant d’expériences sonores qui permettent aux visiteurs de faire le vide dans leur tête.

AuraSens et Timescope, deux start-ups d’innovation numérique

QUELLE PLACE POUR LES MÉDIAS DANS CE DYNAMISME DU SECTEUR DE L’INNOVATION ?

Durant la journée du 16 mars 2018, le Hacking de l’Hôtel de Ville a accueilli près de 70 médias, issus de la presse comme La Tribune ou bien de la télévision comme BFM Paris. Leur présence souligne l’importance du secteur de l’innovation dans notre société.

Mais à l’heure de la digitalisation des activités des entreprises, les médias émergent comme les principaux acteurs de ce secteur : jeux-vidéos, applications, plateformes multimédia, réseaux sociaux, tant de supports sur lesquels les start-ups tentent de s’appuyer pour communiquer et vendre leur solution/produit. Effeuillage s’est intéressé à la manière dont elles développent leurs activités sur ces fameux supports en question.

De nombreuses start-ups présentes ont concentré leurs activités autour des réseaux sociaux, de l’entertainment et de l’événementiel. Kévin Vitoz, fondateur de la start-up Tech4Team, spécialisée dans l’optimisation de la billetterie et dans la communication entre vendeurs de billets et public, nous éclaire sur une manière dont des entreprises investissent dans le secteur des médias innovants : « Tous les acteurs du spectacle vivant aujourd’hui sont dépendants d’intermédiaires et perdent souvent leur relation avec le public. […] Tous les organisateurs d’événements veulent devenir un média, veulent avoir une relation régulière avec leurs fans et du coup, notre objectif est de les aider en récupérant toutes leurs données par la billetterie, la newsletter, le marketing, le merchandising, et les aider à créer une relation pérenne toute l’année sur les réseaux sociaux, le web, par email, par sms, quel que soit le moyen de communication » [3] .

Durant notre visite, nous avons constaté la présence de casques de réalité virtuelle, véritables fers de lance de l’industrie numérique. Depuis le lancement de Google Street View en 2007 [4] , les entreprises high-tech ne cessent de proposer des produits de réalité virtuelle. Dans cette dynamique industrielle, de nombreux secteurs tels que celui du jeu-vidéo tentent de proposer aux clients des expériences virtuelles. C’est ce que nous avons testé à travers un simulateur 4D, proposé par la start-up Optima Reality. Doté d’un casque, le visiteur est assis sur un fauteuil mobile, plongé dans un décor de course automobile, avec un ventilateur pour créer la sensation de vitesse.

Esther teste le simulateur 4D d’Optima Reality

Même si cette année, la rencontre entre start-ups et investisseurs est sous le signe du climat, du développement durable, de la solidarité et du numérique [5] , il n’empêche que les médias restent un domaine d’activité privilégié pour de nombreuses entreprises, et plus particulièrement, les médias innovants.

[1]Pour creuser plus loin, nous vous proposons de lire l’article de Vincent Viollain, fondateur de VivaTechnology, sur l’open innovation dans notre revue Effeuillage N°7, qui paraît en septembre 2018.

[2]Propos recueillis par Esther Bela: https://effeuillage-la-revue.fr/portfolio-item/interview-de-lis…ondatrice-de-mad/

[3]Propos recueillis par Rachid Nahli et Mathilde Wattecamps : https://effeuillage-la-revue.fr/portfolio-item/interview-de-kevin-vitoz-fondateur-de-tech4team/

[4]Source :https://www.lci.fr/high-tech/de-google-street-view-a-lyft-portrait-du-francais-luc-vincent-2077350.html

[5]Propos soutenus par Anne Hidalgo lors de son discours d’ouverture du Hacking de l’Hôtel de Ville

Arnaud Pontoizeau Etudiant du M2 Médias et Management