Le hashtag à la télévision : un signe en migration

Massivement utilisé sur Twitter depuis 2007, le hashtag investit aujourd’hui le monde de la publicité et des médias. Presse papier, radio, télévision ; aucun support ne semble pouvoir échapper à cette nouvelle tendance venue d’Internet. Dans ce dossier, nous nous penchons sur le cas particulier du hashtag à la télévision ; que vient faire et dire ce  signe à l’antenne ? Qu’est-ce qui motive cette étrange migration ?

Le temps d’une brève infographie, nous saisissons l’importance du « phénomène hashtag ».

Dans un premier article, nous analysons quelques-unes des nouvelles formes médiatiques engendrées par cette arrivée du  hashtag.

A travers quelques exemples, nous nous intéressons à deux nouvelles formes de hashtag à la télévision, le premier que nous nommons « contextuel », le deuxième que nous nommons « performatif » ;

Dans un troisième article, nous nous interrogeons plus largement sur l’utilité du hashtag pour le téléspectateur et les diffuseurs ;

Nous proposons enfin deux interviews avec deux professionnels particulièrement concernés par ces sujets. Clément Picard est un expert du « second écran » et Marc Gonnet un spécialiste du développement des médias.

Hashtag ou mot-dièse ?

C’est la Commission Générale de Terminologie et de Néologisme qui a statué sur la question, et plus particulièrement la Sous-Commission Chargée du Vocabulaire des Télécommunications et de l’Informatique. Ayant pour objectif de lutter contre les anglicismes, elle avait auparavant remplacé les termes « marketing » par « mercatique » et « e-mail » par « courriel ».

Même si cette décision a fait couler beaucoup d’encre (notamment sur les réseaux sociaux, où elle fut moquée), le terme choisi est celui de « mot-dièse », dont la définition a été donnée le 23 janvier 2013 dans le Journal Officiel de la République Française comme étant une « suite signifiante de caractères sans espace commençant par le signe # (dièse), qui signale un sujet d’intérêt et est insérée dans un message par son rédacteur afin d’en faciliter le repérage ».

Au-delà du débat de la pertinence d’une francisation du hashtag, la traduction proposée soulève un problème sémantique majeur. En ne traduisant que la partie « hash » du hashtag (le dièse), c’est toute sa fonction d’identification (le « tag », littéralement « étiquette ») qui est occultée ; or, c’est précisément cette fonction qui fait toute la spécificité du hashtag, là où le signe dièse n’est qu’un outil d’identification visuelle. En ce sens, la traduction proposée par L’Office québécois de la langue française, le « mot-clic »[1], se rapproche bien plus du hashtag ; si elle ne reprend pas non plus littéralement la notion d’identification, elle insiste en revanche sur sa dimension hyperlien, et se démarque ainsi du simple mot-dièse.

[1] http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=26506610

Marine Bryszkowski, Astrid Gay, Fatima Kouki, Elsa Mahouche, Ivan Piccon, Joana Viveiros sous la direction de Valérie Patrin-Leclère

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