Abèdjè Sinatou Saka, journaliste et chef de projet éditorial chez France Médias Monde, était également présente à cette deuxième saison du festival Médias en Seine afin de parler des actions de RFI (Radio France Internationale) sur le continent africain. A l’instar de JAM, RFI s’adresse également à un public jeune, mais cela est dû à une différence culturelle de taille : la moyenne d’âge sur le continent africain est de 19 ans, contre 41 en France et 38 aux Etats-Unis d’Amérique. Ce jeune public est, de plus, mobile et utilise beaucoup l’application de messagerie instantanée WhatsApp qui représente pour lui, d’après Abèdjè Sinatou Saka, le premier lien avec internet. RFI a donc créé des contenus interactifs et synthétiques qui sont, en fait, des récapitulatifs de l’actualité, suivis par plus de 20 000 abonnés chaque jour.
« Il y a énormément de fake news qui circulent sur WhatsApp, nous travaillons donc beaucoup sur du one-to-one et fournissons un Fact Checking » – Abèdjè Sinatou Saka
Un partage d’information s’opère entre les rédacteurs de ces contenus et leurs abonnés, qui est notamment rendu possible par l’interface utilisée. En effet, elle permet aux abonnés de demander à RFI de vérifier des informations qu’ils ont eues par d’autres conversations grâce à la simple utilisation de la fonction « transférer un message ». Cela permet aux abonnés d’envoyer ce qu’ils pensent être une fake news/Infox aux correspondants de RFI qui, une fois les vérifications d’information nécessaires réalisées, leur répondent personnellement. « Il y a énormément de fake news qui circulent sur WhatsApp, nous travaillons donc beaucoup sur du one-to-one et fournissons un Fact Checking » expliquait Abèdjè Sinatou Saka à ce titre. Une autre spécificité due à l’utilisation de l’application WhatsApp pour s’informer est que les contenus envoyés par RFI Afrique sont essentiellement du texte et des images. Peu de vidéos sont envoyées car les forfaits proposés sur le continent africain proposent en général peu de données mobiles. RFI cherche ainsi principalement à renvoyer ses lecteurs les plus intéressés sur son site internet pour davantage de contenu. Les spécificités communes de JAM et de RFI Afrique pour informer leur cible sont donc de proposer du contenu synthétique, ponctuel et interactif afin de capter l’attention parfois très volatile de cette jeune génération.
« La radio n’est pas morte, elle est très présente sur les trajets quotidiens domicile/travail/école » – Nourredine Zidane
Les médias traditionnels ne sont pas en reste, à l’image de la radio qui continue de séduire les jeunes. Emmanuelle Le Goff, Directrice du département Radio de Médiamétrie a communiqué en janvier 2019 les résultats de l’étude réalisée par cet institut de mesure d’audience :