Ce qu’il faut retenir...
- Sur les plateformes SVOD, l’opacité concernant la communication de l’audience d’un programme (pouvant pourtant être précise, car rattachée à un profil précis) est devenue un enjeu : cela évite de devoir mettre un chiffre sur une production rejetée par la critique, mais aussi de se soumettre à la comparaison avec les acteurs classiques du marché. Seuls les créateurs peuvent avoir accès à des chiffres, qui restent toutefois vagues.
- Depuis Médias en Seine, Médiamétrie a annoncé le lancement de « Global SvoD ». Dès janvier 2019, la mesure sera effectuée sur mobile et ordinateur, et tous les mois le palmarès des programmes les plus regardés sera disponible, avec pour objectif à terme d’obtenir une audience quotidienne des programmes disponibles entre autres sur Netflix et Amazon Prime.
- L’algorithme de Netflix, longtemps mis en avant par les observateurs, incite désormais les acteurs historiques à développer leurs plateformes numériques et à effectuer un travail de curation, de sélection et de mise en avant de certains contenus stratégiques (comme des téléfilms événementialisés), afin de répondre aux attentes des utilisateurs tout en améliorant l’audience consolidée (incluant les replays à J+7 de la diffusion) de leurs programmes. C’est dans cette optique que le Groupe Canal+ a annoncé investir 100 millions d’euros dans MyCanal, tandis que TF1, M6 et France Télévisions se sont associés pour lancer très prochainement leur plateforme : Salto.
- La question de la présence des programmes linéaires sur des plateformes AVOD comme YouTube se pose désormais : est-ce un avantage, permettant la démocratisation de programmes, ou un inconvénient détournant les téléspectateurs des plateformes numériques natives des chaînes ? Au-delà, se pose également la question de la possibilité de toucher de nouvelles audiences : dans le cadre d’une coopération avec des plateformes AVOD, les chaînes pourraient aller chercher des audiences complémentaires de celles suivant leurs programmes en linéaire, par exemple les jeunes.
- Ces interrogations ne font pas oublier aux chaînes l’importance de l’audience « veille » pour les programmes diffusés en linéaire, qui reste l’indicateur capital du succès ou non d’un programme et qui permet son installation : dans le cas d’une fiction quotidienne, elle peut aider les producteurs et scénaristes à orienter l’intrigue.
